Perspectives pour 2022 par Mario Geniale – Responsable des placements de la Banque CIC
D’un point de vue global, l’économie suisse part sur de bonnes bases, car elle a déjà atteint son niveau d’avant la crise en 2021.
Il sera intéressant de voir quelles nouvelles impulsions le nouveau Bundestag donnera cette année en Allemagne. Les efforts menés pour la neutralité climatique ainsi que la progression de la transformation numérique dans le contexte sociétal seront les principaux catalyseurs du changement économique. À cet égard, d’importants investissements, aussi bien publics que privés, stimuleront la demande dans l’ensemble des secteurs économiques, et notamment les exportations suisses.
D’un point de vue global, l’économie suisse part sur de bonnes bases, car elle a déjà atteint son niveau d’avant la crise en 2021. La volonté d’agir du nouveau gouvernement allemand pourrait néanmoins offrir un potentiel supplémentaire aux entreprises suisses et, partant, donner un élan supplémentaire à l’économie helvétique. Malgré la vigueur du franc suisse, les exportations devraient progresser de 6,7 % cette année ; cette croissance est favorisée par une inflation en Suisse qui demeure faible comparée aux hausses de prix en Europe.
Le coronavirus représente toujours le risque principal pour l’économie. À l’heure actuelle, le variant Omicron entraîne de nouveaux confinements et des difficultés de production en Chine. L’inflation augmente.
« Sachant que les banques centrales devront tôt ou tard mettre un terme à leurs politiques monétaires accommodantes, la question des taux d’intérêt constitue actuellement un vent contraire. »
L’inflation est attisée par l’augmentation des prix des matières premières et des transports, ainsi que par les problèmes de livraison. Les publications des résultats annuels 2021, qui démarreront à la mi-janvier, montreront dans quelle mesure les diverses entreprises peuvent répercuter les augmentations de prix à leurs clients. Sur cette toile de fond, les marges records des entreprises seront examinées à la loupe. Sachant que les banques centrales devront tôt ou tard mettre un terme à leurs politiques monétaires accommodantes, la question des taux d’intérêt constitue actuellement un vent contraire. Cela se traduit par une marge de fluctuation plus importante sur les marchés des actions.
« En 2022, l’économie suisse poursuivra sa croissance supérieure à la moyenne, avec +2,9 % selon les prévisions. »
Dans un contexte de taux d’inflation en hausse, les entreprises qui ont le pouvoir de fixer leurs prix sont avantagées. Le SMI devrait enregistrer une bonne performance dans un environnement boursier plus volatil. En 2022, l’économie suisse poursuivra sa croissance supérieure à la moyenne, avec +2,9 % selon les prévisions. Une hausse de près de 10 % est même attendue du côté des bénéfices des entreprises.
« La faiblesse de l’euro stimule les exportations et pourrait contribuer à remplir les carnets de commandes des entreprises. »
L’optimisme débordant reflète la performance de l’indice DJ Euro Stoxx 50, qui constitue le principal baromètre pour les actions européennes. Des bénéfices d’entreprises en hausse de plus de 30 % l’an passé justifient l’envolée des cours en 2021. L’évolution des cours pourrait bien être plus irrégulière cette année. Toutefois, le resserrement de la politique monétaire n’étant toujours pas à l’ordre du jour malgré des taux d’inflation élevés de 2 %, Christine Lagarde ouvre fondamentalement la voie à un potentiel de reprise supplémentaire. La faiblesse de l’euro stimule les exportations et pourrait contribuer à remplir les carnets de commandes des entreprises.
« Les problèmes d’inflation, les difficultés d’approvisionnement et la hausse des prix des matières premières mettront la dynamique du marché américain à l’épreuve au premier trimestre. »
Les problèmes d’inflation, les difficultés d’approvisionnement et la hausse des prix des matières premières mettront la dynamique du marché américain à l’épreuve au premier trimestre. S’ajoutent à cela la réduction des injections de liquidités par la Fed et l’éventuel relèvement des taux d’intérêt qui se traduisent par une volatilité des marchés boursiers. Il serait néanmoins déconseillé d’exclure les actions au début d’une phase d’inflation, car ces dernières ont enregistré de bonnes performances lors de périodes similaires dans le passé et qu’elles ont relativement bien protégé les investisseurs de l’inflation.
« La résistance des fonds immobiliers aux récentes augmentations des taux illustre bien que ce secteur a gagné en importance. »
L’emballement des principaux indicateurs de risque pour le marché immobilier suisse s’est calmé et ces indicateurs pointent désormais vers une baisse du risque global (l’UBS Bubble Index, par exemple, a continué de baisser au troisième trimestre 2021). La prise de conscience du risque de marché globalement plus faible conjuguée à des coûts de financement durablement bas ont conduit à une stabilisation sur les marchés des actions immobilières et des fonds immobiliers.
Du fait de la poursuite du redressement économique et de l’augmentation générale de la demande de placements immobiliers, nous recommandons de pondérer davantage l’immobilier dans le portefeuille de placement. La résistance des fonds immobiliers aux récentes augmentations des taux illustre bien que ce secteur a gagné en importance.
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