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Or noir : de cours en territoire négatif à des niveaux records. Introduction relative au pétrole comme classe d’actifs

Franz Martina 15 juin 2022 5 Min. de lecture

Il y a deux ans, le pétrole faisait les gros titres historiques des médias en raison de son cours négatif. Mais depuis le début de la guerre en Ukraine, le prix du pétrole et de l’essence atteint des sommets. La matière première la plus négociée dans le monde est aussi une catégorie d’actifs ajoutée à de nombreux portefeuilles. C’est pourquoi le pétrole, comme l’or, est une des classes d’actifs constituées de matières premières entrant dans l’univers de placement de clevercircles. Découvrez dans ce blog quels sont le contexte, l’histoire et l’évolution actuelle de cet hydrocarbure occupant une position majeure dans l’économie mondiale.

Comment le cours du pétrole est-il déterminé et comment fonctionne le négoce du pétrole ?

Pour le pétrole également, le prix du marché résulte de la confrontation de l’offre et de la demande. Mais contrairement à la plupart des autres marchés, le marché du pétrole est dominé par la demande. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) joue un rôle central sur ce marché. Ce véritable cartel sous la houlette de l’Arabie Saoudite est composé de 14 États représentant environ 40 % de la production mondiale de pétrole et 75 % des estimations de réserves disponibles de pétrole. Les États-Unis, premier producteur mondial ces dernières années, et la Russie, au troisième rang des pays producteurs, ne font pas partie de l’OPEP, ce qui est sans cesse source de conflits et de désaccords.

Concernant le négoce de pétrole, il convient de distinguer le négoce en Bourse et le négoce de pétrole physique. L’achat et la vente de pétrole « réel » s’effectuent en grande partie par le biais de contrats de livraison à long terme qui sont des transactions privées. Le transport est réalisé selon des conventions propres dans de grands ports comme celui de Rotterdam par exemple. Mais lorsqu’il s’agit de placements, ce qui est intéressant, c’est le négoce en Bourse où les transactions se pratiquent généralement avec des Futures (contrats à terme). Avec de telles opérations, les négociants se prémunissent contre de futures fluctuations de prix et les spéculateurs essaient de générer ainsi des profits. Dans un contrat à terme sur matières premières, deux parties conviennent d’acheter ou de vendre à une date déterminée une certaine quantité de pétrole d’une sorte définie à un prix fixé d’avance. Les deux principales places boursières sont à New-York et Londres. Le négoce avec des contrats à terme ayant des échéances fixes est complexe et onéreux ; c’est pourquoi il ne convient pas pour des investisseurs privés sans connaissances spécifiques. L’alternative est un ETF que nous présenterons ultérieurement.

À propos, il y a pétrole brut et pétrole brut. On en distingue dans le monde plus de mille sortes avec des propriétés et compositions différentes. Depuis les années 80, outre le WTI américain (West Texas Intermediate), le pétrole brut de la mer du Nord, BRENT, est le type de pétrole servant de référence et d’étalon pour les prix du pétrole sur le marché mondial. Divers facteurs influent constamment sur les prix du pétrole brut. Le pétrole brut est en particulier soumis à de très fortes influences géopolitiques et compte de ce fait parmi les classes d’actifs les plus volatils.

Fig. 1. Le prix du pétrole subit massivement des pressions extérieures comme celle de la géopolitique.
Fig. 1. Le prix du pétrole subit massivement des pressions extérieures comme celle de la géopolitique.

 

L’évolution historique du prix du pétrole est caractérisée par de fortes fluctuations à l’exception de la période dite « âge d’or du pétrole bon marché » entre la Première Guerre mondiale et la première crise pétrolière en 1973. Cette première crise pétrolière a été rapidement suivie d’une seconde provoquée par la guerre entre l’Iran et l’Irak en 1979/80. Les 20 années suivantes ont également été marquées par des conflits armés au Proche-Orient. Après la troisième guerre du Golfe en 2003, le cours du pétrole a enregistré une hausse impressionnante. La barre des 50 dollars a été franchie à l’automne 2004, celle des 100 dollars début 2008 et fin juin 2008, le cours du pétrole a atteint des valeurs record dépassant les 140 dollars par baril. Les craintes que la production de pétrole ne puisse plus suivre la demande croissante expliquent en grande partie cette envolée des cours. Après une sévère baisse des prix liée à la crise financière, le cours du pétrole a rapidement repris de la vigueur, mais une nouvelle menace s’est peu à peu manifestée : le Fracking. Pour pousser les entreprises de Fracking à la faillite, l’OPEP a décidé en 2014 de ne pas réduire sa production malgré l’offre croissante de pétrole, acceptant ainsi que les prix chutent.

Au cours des trois dernières années, le marché du pétrole a été secoué comme jamais. Au début de la pandémie de Covid-19, le prix du pétrole a dévissé d’environ 45 %, il est même devenu négatif à un moment donné. Fin avril 2020, le prix du brut américain WTI (West Texas Intermediate) pour livraison en mai a pour la première fois de l’histoire enregistré des valeurs négatives. Par la suite, le prix est remonté à plus de 30 USD.

Après ce redressement, les évaluations des experts sont restées prudentes à pessimistes. Mais grâce aux programmes de relance des pays industrialisés, le cours du pétrole s’est rapproché, jusqu’au début 2022, des valeurs élevées qui avaient été observées en 2013. Le début de la guerre en Ukraine a ensuite marqué le début d’une nouvelle envolée des cours de l’or noir. D’après les experts, cette nouvelle hausse pourrait friser les niveaux records de 2008.

Diverses mesures sont actuellement initiées en vue de contrer cette augmentation, notamment un embargo de l’UE contre la Russie ou encore l’introduction de droits de douane. Ces mesures sont toutefois très controversées. En effet, les flux commerciaux sont adaptables et étant donné que le nombre de pays adoptant ces mesures reste insuffisant, l’effet sur l’économie russe ne sera pas celui escompté.

L’évolution de la situation étant difficilement prévisible, les experts ne se prononcent pas trop à l’heure actuelle. Cela étant, certains estiment que la hausse des prix du pétrole n’est pas encore terminée et que les records de 150 USD par baril pourraient bien être atteints, voire dépassés.

Investir dans le pétrole avec clevercircles

Sur clevercircles, vous pouvez investir dans du pétrole de deux manières différentes. Soit par le biais d’un ETF de l’UBS qui reflète l’évolution de valeur du pétrole (WTI) et investit exclusivement dans du pétrole. Soit par le biais d’un ETF matières premières de la Commerzbank qui reflète l’évolution de valeur de 12 matières premières dans le secteur de l’énergie, des métaux nobles et industriels et offre donc une plus large diversification.

Fig. 2. Du fait de la diversification avec différentes échéances de contrats à terme pour la livraison de pétrole, l’ETF est moins sujet aux fluctuations.
Fig. 2. Du fait de la diversification avec différentes échéances de contrats à terme pour la livraison de pétrole, l’ETF est moins sujet aux fluctuations.

 

Or noir versus or jaune

Dans le passé, une forte hausse du prix de l’or par rapport à celui du pétrole était presque toujours un signe de crise. Cela s’explique par le fait que l’or est parfois négocié comme une matière première industrielle, et parfois sert de valeur refuge en période de crise. Si l’or est négocié comme une matière première, son prix évolue généralement dans la même direction que celui du pétrole. Mais en des temps d’incertitudes financières, l’or devient typiquement une monnaie attractive tandis que le pétrole perd massivement de la valeur. Cela a particulièrement été le cas pendant la crise du coronavirus. Tandis que le prix de l’or a fortement augmenté, celui du pétrole brut a dégringolé. Du fait de la situation géopolitique et de la grande influence de la Russie sur les cours mondiaux du pétrole, les deux classes d’actifs ont évolué dans la même direction depuis le début de la guerre en Ukraine, mais à des degrés différents

Fig. 3. Quel que soit le contexte économique, l’or est un choix sûr étant donné qu’il se négocie parfois comme une matière première industrielle et qu’il sert parfois de valeur refuge, en temps de crise.
Fig. 3. Quel que soit le contexte économique, l’or est un choix sûr étant donné qu’il se négocie parfois comme une matière première industrielle et qu’il sert parfois de valeur refuge, en temps de crise.

 

Souhaitez-vous en savoir plus sur l’or jaune ? Lisez notre article de blog suivant : À l’ère des crypto-actifs, l’or a-t-il fait son temps en tant que protection contre l’inflation ?


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