Quelle allocation d’actifs pour 2023 ? Des professionnels fournissent des réponses claires.
Trois professionnels partenaires de clevercircles nous disent quelle allocation d’actifs ils envisagent pour 2023.
Après cette année marquée par d’importantes turbulences, nous étions d’autant plus impatients de connaître les avis de nos professionnels concernant l’allocation d’actifs en 2023. Il se dégage de leurs réponses un tableau intéressant sur lequel vous pouvez vous appuyer pour prendre vos décisions. Dans certains domaines, les avis se rejoignent, dans d’autres, ils divergent nettement.
Remarque : les déclarations ci-dessous se rapportent à un portefeuille « Balanced » (équilibré) avec profil risque/rendement moyen. Tous les professionnels interrogés sont des participants actifs au sein de la communauté clevercircles que vous pouvez inviter dans votre propre Circle : Luca Carrozzo (Responsable adjoint des placements à la Banque CIC, Christian Freihofer (Chief Investment Officer de Prospera-Invest), et Sandro Rosa (Co-fondateur et rédacteur chez www.themarket.ch).
Actions
En 2023, les actions resteront la classe d’actifs privilégiée par la majeure partie des professionnels interrogés. Les actions hors États-Unis ont tout particulièrement leurs faveurs.
D’après Sandro Rosa, de « the market », cela s’explique par les valorisations plus attrayantes de ces dernières et par la baisse attendue du cours du dollar l’an prochain.
Luca Carrozzo, responsable adjoint des placements à la Banque CIC, a une préférence pour les entreprises suisses. Selon lui, la Suisse bénéficie en effet d’une économie stable et de la flexibilité et de l’agilité de ses entreprises.
Christian Freihofer, CIO de Prospera-Invest, diminue quant à lui la pondération des actions à 30 %. Il s’attend à ce que les actions se retrouvent en difficulté au premier semestre, en raison de la récession qui se profile et des baisses de bénéfices des entreprises qui en découleront. Il estime que la situation devrait toutefois s’améliorer au plus tard au deuxième semestre.
Obligations
Selon Christian Freihofer, les obligations suivent une courbe inverse par rapport aux actions. La menace d’une récession devrait continuer à peser sur les taux d’intérêt à long terme durant la première moitié de l’année. C’est la raison pour laquelle C. Freihofer pense que les obligations surperformeront les actions au premier semestre, tant en valeurs relatives qu’en valeurs absolues. Avec 40 %, il surpondère les obligations par rapport aux actions.
Luca Carrozzo est lui aussi convaincu que les obligations reviendront sur le devant de la scène l’an prochain : « Les taux d’intérêt se stabiliseront et nous pensons même qu’ils rebaisseront un peu, ce qui entraînerait des gains de cours pour les obligations. » Cela se reflète dans une pondération relativement équilibrée de 42 % d’obligations pour 48 % d’actions.
Sandro Rosa estime lui aussi que les obligations redeviendront peu à peu intéressantes du fait de l’augmentation des taux d’intérêt – au moins en tant que diversification du portefeuille, ajoute-t-il. Il objecte toutefois que l’inflation est encore trop élevée, raison pour laquelle il continue de pondérer relativement faiblement les obligations, à 12 %.
Les trois professionnels ont uniquement des actions suisses et américaines dans leur portefeuille.
Immobilier
Les professionnels sont unanimes : l’immobilier connaîtra une année difficile l’an prochain.
Seul Luca Carrozzo détient dans son portefeuille 5 % d’immobilier suisse. Il est convaincu que le marché suisse connaîtra une évolution favorable en 2023 : « Le marché immobilier suisse nous semble solide et bien réparti à l’exception de quelques hotspots. »
Sandro Rosa estime quant à lui que la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement conjoncturel qui s’amorce constitueront un contexte difficile pour les placements immobiliers.
Matières premières
L’or joue toujours un rôle de stabilisateur dans l’allocation d’actifs des professionnels.
Luca Carrozzo pense cependant que les matières premières resteront volatiles en 2023, étant donné que l’évolution de cette classe d’actifs dépend fortement de la situation géopolitique. C’est la raison pour laquelle il préfère détenir 5 % d’or en tant qu’élément stabilisateur, plutôt que du pétrole et diverses autres matières premières.
Sandro Rosa mise également sur 10 % d’or pour stabiliser son portefeuille. Il s’explique : « Lorsque les cours des actions s’effondrent, le cours de l’or augmente généralement – cela s’est régulièrement confirmé au cours des dernières années. De plus, le dollar devrait s’affaiblir l’an prochain, ce qui devrait soutenir le cours de l’or. » S. Rosa a également 5 % de pétrole dans son allocation d’actifs pour 2023. Suite aux corrections des dernières semaines, un ralentissement de la croissance a d’ores et déjà été anticipé. Il poursuit : « Si la Chine parvient à sortir de sa politique zéro Covid et si les États-Unis remplissent à nouveau leurs réserves stratégiques de pétrole en 2023, cela devrait avoir des répercussions favorables. En outre, il semble improbable que les capacités soient augmentées du fait de la pression en matière de développement durable. »
Christian Freihofer s’attend à un come-back de l’or au premier semestre en raison d’une baisse des taux d’intérêt. Les autres matières premières seront selon lui désavantagées en raison de la récession. Le tableau devrait à nouveau s’inverser au deuxième trimestre, et C. Freihofer aurait alors plutôt tendance à vendre ses positions en or et à acheter d’autres matières premières.
Contrôlez votre propre allocation d’actifs. Sur clevercircles, vous pouvez modifier la répartition de vos actifs à long terme sous STRATÉGIE. Chaque restructuration ou chaque rééquilibrage que vous demanderez ensuite sera calculé(e) en fonction de votre nouvelle stratégie. Participez également au sondage (vote) actuel sur les attentes du marché, qui a débuté le 20.12.22 et se poursuit jusqu'au 29.12.2022.